Du proustien capital au capital proustien

Bernard de Fallois © Louis Monier

Des fidèles de ce site m’écrivent ou me disent que je n’ai jamais consacré d’article à la valeur des manuscrits et lettres de Proust, alors que j’ai abordé de multiples sujets économiques. Mes compétences ou mon expertise (mot plus adapté) sont inexistantes dans ce domaine complexe et un peu occulte.
La souscription récente lancée par la BnF pour faire entrer dans ses collections un ensemble de manuscrits me donne cependant l’occasion d’évoquer les circonstances de ce projet d’achat et de revenir sur les deux autres grands moments d’acquisition de papiers proustiens, en 1962 et 1977, et aussi de revenir sur la place de Bernard de Fallois dans cette chaîne d’événements.

Il n’y a pas de mystère relatif à la provenance de la grande majorité de ces documents, ou plutôt si, il y a bien un mystère, mais il intéresse davantage les motivations ou la psychologie de celui qui les a conservés chez lui pendant près de 70  ans : Bernard de Fallois.
Peu de temps avant la mort de Robert Proust en 1935, le médecin et éditeur scientifique des derniers tomes de la Recherche demande à sa fille Suzy de bien vouloir veiller aux manuscrits de son oncle. Elle se retrouve en possession de milliers de documents, transporte l’ensemble « dans une pièce transformée en bibliothèque1 » et vit dans l’anxiété perpétuelle « de ne pouvoir en assurer la garde et la conservation2 ». Cette angoisse était fondée, et plus encore à l’approche de la défaite de 40 d’autant que Marthe, la mère de Suzy, avait préfiguré les autodafés hitlériens en brûlant bien des manuscrits et des documents proustiens dans la cour de son immeuble3. Alors que Suzy et Gérard Mante-Proust prennent la direction de Bordeaux, Roland de Margerie, cousin de Suzy et chef de cabinet de Paul Reynaud, lui conseille de les faire passer aux États-Unis pour les mettre en lieu sûr, ce qu’elle refuse en suivant notamment la réflexion de son mari : « Si les manuscrits partent en Amérique, quand reviendront-ils ? Tu t’inquiéteras constamment. Si les Allemands les prennent, ils te prendront avec ; alors tu n’en seras, hélas, plus responsable4. » 
De Bordeaux, Suzy, Gérard et les papiers de Marcel prennent le chemin de Marseille où ils séjournent au château de Valmante à partir de 1940 et ce, jusqu’à la fin de 1942. On imagine les impedimenta proustiens (des dizaines de malles) du couple Mante-Proust de Paris à Bordeaux, de Bordeaux à Marseille et de retour à Paris où ils résident au 118 rue du Bac, dans l’hôtel particulier de Juliette Mante-Rostand.

À la Libération, Gérard Mante, dont la santé se dégrade, est inculpé d’atteinte à la Sureté extérieure de l’État, une affaire classée sans suite le 12 mars 19465. Avant de disparaître en février 1947, il propose au Conseil d’État la modification de son patronyme en Mante-Proust afin de perpétuer le nom de l’écrivain.
À l’été 1948, Bernard de Fallois, 22 ans, est reçu premier à l’agrégation de lettres ; peu de temps après, il fait la rencontre d’André Maurois, qui lui présente Suzy Mante-Proust. Comme elle le rapporte à plusieurs reprises, elle est éblouie « par l’intelligence de ce garçon » à qui elle ouvre toutes ses archives et qui, écrit Luc Fraisse, « les explore et les étiquète dans le moindre détail (j’ai vu ces relevés dans ses cartons), avec une méthode digne de l’École des Chartes. Et là, Bernard de Fallois découvre deux grandes œuvres inédites de Proust, qu’il va publier6 : un premier grand roman, Jean Santeuil, inachevé mais très volumineux, qu’il livre au public en 1952 ; et un essai théorique, Contre Sainte-Beuve […] révélé en 19547 »
Pascal Jardin, dans Guerre après Guerre, donne une version un peu plus outrancière de cette collaboration : « André Maurois l’introduisit chez Mme Mante, square Dehodencq à Paris. Et là, dans cette vieille baraque de la province de Passy, dans un grenier au toit d’ardoise, et aux lucarnes mangées de vignes vierges, il trouva dans une malle un manuscrit inédit, que l’auteur avait soigneusement déchiré en mille morceaux, mais pas jeté. Les rats l’avaient attaqué à bonnes dents. Une partie du personnage de Charlus disparut à jamais dans l’estomac d’un rongeur, un vieux « gaspard »  qui n’avait pas peur des phrases fleuves, à moins qu’il n’ait été de l’avis de Gide sur la prose de Proust. Ce roman n’avait pas de titre. Son héros s’appelait Jean Santeuil. Fallois le fit éditer avec un texte de sa main qui en donnait les clefs. Il est également responsable de la publication d’une série d’articles de Proust qu’il a réunis sous le titre Contre Sainte-Beuve, et dont il a fait une préface qui lui a valu d’emblée une place éminente dans le monde des lettres8. »

Bernard de Fallois ne se contente donc pas d’« inventer » Jean Santeuil et Contre Sainte-Beuve (titre qu’il a créé) : il effectue un travail exhaustif de classement et d’inventaire sur l’ensemble des cahiers, des carnets et des manuscrits qu’il emporte — fait essentiel pour la suite de notre histoire — chez lui, au 35 rue Cortambert, Paris XVI, afin de pouvoir mener à bien cette entreprise. Il ne manque pas d’en faire profiter ses amis au passage, notamment Lucien Rebatet et Maurice Bardèche, ou de dégainer un feuillet pour étayer une démonstration quand on le visite.
De ce forage en profondeur dans la mine proustienne, on sait que Fallois va tirer deux pépites : Jean Santeuil et Contre Sainte-Beuve. Son travail sur le premier de ces avants-textes est mal connu. D’une correspondance potentielle qui pourrait nous renseigner davantage je n’ai pu retrouver qu’une seule lettre à André Maurois, inédite, dans les archives de la Bibliothèque de l’Institut9. Maurois réside alors (sans doute pour l’été) dans son château d’Essendiéras en Dordogne : 

Paris, le 11 septembre [1951]

Cher Monsieur,

Suzy Mante me prie de vous écrire au sujet du roman de Proust qu’elle s’apprête à publier10. Vous savez déjà, me dit-elle, combien elle aimerait que le livre soit précédé d’une préface de vous11. Je me permets d’ajouter mes vœux aux siens. Je n’ai pas oublié votre accueil, ni le plaisir que j’avais eu à suivre à la trace, dans votre livre12, le travail du plus secret des écrivains. J’étais encore dans l’excitation de cette lecture, quand je me suis trouvé, grâce à vous, plongé dans les manuscrits. Reconstitué, ce vaste puzzle est devenu un roman de mille pages, d’une richesse et d’un intérêt extraordinaires. Je crois que vous montreriez mieux que personne comment il faut le lire. Car il s’agit au fond d’une tentative qu’il n’avait pas faite, puisqu’on se propose de publier non seulement une œuvre détruite et volontairement effacée par son auteur — il y a des précédents — mais une œuvre recouverte depuis par une autre qui l’achève, la complète, la parfait et en conserve presque toute la substance. Et pourtant Jean Santeuil n’est pas la Recherche, et en plus de son intérêt historique et critique, il présente un intérêt propre, indiscutable. J’ai hâte de vous le donner. Pour finir d’établir un texte qui a posé mille problèmes, vos conseils me seraient précieux. D’autre part, il est évident que Gallimard va vous presser beaucoup, pour sortir le livre le plus vite possible. C’est pourquoi je serais content de vous rencontrer dès votre retour à Paris.
Avec ma reconnaissance toujours très vive, je vous prie de croire, cher Monsieur, à mes sentiments les plus respectueux.

B. de Fallois

Pour Contre Sainte-Beuve, Bernard de Fallois ne laisse à personne le soin de préfacer son édition, et dans ce texte liminaire il fait allusion aux 75 feuillets, qui deviennent rapidement le serpent de mer de la proustosphère. On sait que ces documents existent, qu’ils sont importants pour la genèse de la Recherche, mais nul ne sait où ils se trouvent.

« Le premier groupe se compose de soixante-quinze feuillets de très grand format, et comprend six épisodes, qui seront tous repris dans La Recherche : ce sont la description de Venise, le séjour à Balbec, la rencontre des jeunes filles, le coucher de Combray, la poésie des noms et les deux “côtés”.  »

Bernard de Fallois, préface de Contre Sainte-beuve, 1954

Quand il restitue les manuscrits de Proust à sa nièce, on peut se demander si Fallois a perçu la moindre rémunération ou la moindre compensation pour ce travail colossal et précieux pour les futurs chercheurs.
Le 2 mai 1962 Le Monde révèle que « les manuscrits de Marcel Proust vont entrer à la Bibliothèque nationale », qui constitue une victoire du directeur […] des Bibliothèques de France, Julien Cain. Et en effet, le 14 mai Suzy Mante-Proust vend de gré à gré un premier lot de manuscrits (l’essentiel des archives de l’écrivain regroupé sous la cote NAF 16611–16781) pour la modique somme de 1 150 000 francs de l’époque, soit 2 015 970 de nos euros actuels13.
Une deuxième vente, « de gré à gré sans mise en concurrence », beaucoup moins connue que celle de 1962, a lieu le 15 mars 1977, pour un montant de 176000 francs (environ 120000 euros14). Dans cet ensemble (NAF 27350–27352), on trouve des lettres et des projets de lettres, des manuscrits et des fragments de la Recherche, en tout 24 lots.

Ce qui frappe aujourd’hui à la consultation de ces documents de vente, c’est leur concision : cinq petites pages pour la vente de 1962 et trois pour celle de 1977. Les années passent, les ventes et dations se succèdent, le fétichisme proustien ne faiblit pas et la source des papiers ne tarit pas moins. Pendant ce temps-là, les 75 feuillets demeurent introuvables comme un vrai mythe de cryptozoologie. 

Après avoir édité Proust au Livre de Poche classiques, Bernard de Fallois est devenu directeur général d’Hachette Livre en 1975, avant de prendre, la même année, la direction des Presses de la Cité. En 1987 il lance sa propre maison d’édition mais, pendant toutes ces années, il n’oublie pas Proust pour autant, éditant et préfaçant la Recherche chez France Loisirs en 1978, ou donnant des conférences thématiques (1998). Lorsqu’il meurt le 2 janvier 2018, le même jour qu’un autre éditeur, Paul Otchakovsky-Laurens, plus connu sous l’acronyme P.O.L. et en quelque sorte son antithèse, il a depuis longtemps préparé ses dispositions testamentaires. On découvre alors l’existence de « sept gros cartons15 » de manuscrits de Proust, dont Bernard de Fallois souhaite, dans son testament, faire don à la BnF, afin d” éviter leur dispersion  « dans quelque salle de vente16 ».  Luc Fraisse, contacté par la succession de Fallois pour les inventorier, en détaille ainsi le contenu : « brouillons complémentaires de la Recherche, dossier des Plaisirs et les Jours, traduction de Ruskin, lettres échangées avec Grasset et la maison Gallimard, un amas de lettres de toutes époques. Ces dossiers comprennent certainement en partie des pièces confiées par Suzy Mante-Proust, en partie des achats car j’ai trouvé toute une série de catalogues de ventes d’autographes dans ces mêmes dossiers17. »

« […] les soixante-quinze précieux feuillets à partir desquels Bernard de Fallois a établi en 1954 son Contre Sainte-Beuve […] sont aujourd’hui introuvables. »

Mathieu Lindon, Libération, 1er octobre 1987

De ces cartons, les éditions de Fallois et les Classiques Garnier tirent plusieurs inédits (Le mystérieux correspondant en 2019, De l’écolier à l’écrivain en 2022) et, de Jeanne Proust, des Souvenirs de lecture (2020).
D’où viennent ces « grands lots de manuscrits », sinon des papiers proustiens que Suzy lui avait confiés près de 70 ans auparavant, et d’achats faits par Bernard de Fallois lui-même 18 ?
Pourquoi Fallois est-il en possession de manuscrits dont il n’a jamais fait l’acquisition, ou dont il n’a jamais fait mention de façon publique ? Ces documents ont-ils pu faire l’objet d’un gentleman’s agreement entre Suzy et lui, d’un don avec accord oral, non formel, en rémunération et en remerciements du travail fourni sur l’ensemble du fonds ? Bernard de Fallois les a‑t-il sciemment conservés19 ? et si tel est le cas, ce qui n’est pas à exclure, comment l’absence de ces sept gros cartons a‑t-elle pu échapper à la vigilance de Suzy, qui avait dû faire réaliser un inventaire complet des manuscrits ? L’éditeur s’attire bientôt la colère des chercheurs proustiens, lorsqu’on apprend que, dans ce trésor caché se trouvaient aussi les 75 feuillets, dont il avait affirmé à plusieurs reprises qu’il ne les possédait pas. Car quelles que soient ses raisons, il avait soustrait à la vue des chercheurs, tel un harpagon de la prousterie, et pendant plusieurs décennies, des documents permettant une meilleure compréhension de l’œuvre ou de l’homme20

On imagine aisément la sidération des ayants droit de Proust alors que ces documents rejoignent la BnF. À première vue, et en termes juridiques, on est en présence d’une affaire d’abus de confiance, pas si simple à instruire ni à plaider. Car « en fait de meubles possession vaut titre21 », et pour contester une telle propriété, il faut apporter des preuves, ce qui n’est pas aussi évident qu’on pourrait le croire.

« Fallois m’a dit que, dans les papiers de Proust, il a trouvé une lettre où il se demande si « j’en suis » ! Je croyais Charlus plus perspicace. Il a retrouvé aussi le curriculum vitae de Proust, par lui-même, rédigé à la demande de Rosny aîné, en vue du Goncourt. »

Paul Morand, lettre à Jacques Chardonne, 6 juillet 1961

La famille de Marcel Proust a bel et bien revendiqué l’intégralité des documents légués par Fallois, mais constatons que les 75 feuillets et le reliquat des Plaisirs et les Jours figurent dans les fonds de la BnF sous la dénomination « legs de Bernard de Fallois ». Et aujourd’hui, ce qui est en vente via la souscription et l’appel au mécénat de la BnF n’est autre que ce qui reste des sept gros cartons (soit cinq cartons selon toute vraisemblance) que Fallois conservait dans son appartement de la rue Cortambert. Ceci suggère une transaction entre les parties (sinon le nom de Fallois aurait été définitivement effacé), évitant de longues et lourdes procédures, permettant dans un premier temps au reliquat des Plaisirs et les Jours et aux 75 feuillets de rentrer à la BnF (et permettant, par la même occasion, la publication de ce dernier lot par Nathalie Mauriac Dyer chez Gallimard en 2021) et dans un deuxième temps, pour les ayants droit de Proust, de récupérer le reste du trésor pour le proposer à la vente. Les 900 cotes du fonds en question comprennent, entre autres, de la correspondance (dont des lettres aux éditions Gallimard ou reçues de Grasset et Gallimard et publiées par Pascal Fouché en octobre chez ces mêmes éditeurs), de nombreux brouillons et esquisses, des exemples de travaux scolaires et universitaires rédigés entre 1884 et 1895 (publiés aux Classiques Garnier), une quinzaine d’inédits relatifs à Jean Santeuil, des pastiches publiés dans Le Figaro, des dessins et des manuscrits d’ À la recherche du temps perdu (plus d’un tiers des numéros et notamment des versions primitives de l’épisode de la petite madeleine ou de la scène du coucher à Combray22).

Ce fonds, estimé à 7,7 millions d’euros par Sotheby’s, fait l’objet d’un appel à mécénat à l’automne 2024, et désormais d’un appel aux dons (pour 400000 euros et jusqu’à la fin 2025) donnant lieu à des réductions d’impôt ; il « a été classé œuvre d’intérêt patrimonial majeur, tant il est apparu crucial d’éviter la dispersion de cet ensemble et d’assurer sa présence sur le territoire français23 », et c’est la raison pour laquelle il a été classé trésor national. On peut tout à fait l’entendre, au lieu de pipeauter et de nous faire avaler les anacondas d’une découverte mystérieuse de manuscrits « conservés par les héritiers de Suzy ».
La somme de 7,7 millions d’euros est tout à fait colossale et paraît délirante, même pour Proust, un habitué des records, et même en tenant compte de l’inflation et de l’appréciation grandissante de l’écrivain (et encore davantage depuis le centenaire).
En se « réservant » les sept gros cartons de manuscrits proustiens qui ne cessaient de prendre de la valeur au fil des décennies, Bernard de Fallois a joué auprès des descendants de Proust le rôle paradoxal et involontaire de thésauriseur ou de trésorier24.
Le proustien capital25, par sa spéculation obscure, abritait un sacré capital proustien.

  1. Claude Francis, Fernande Gontier, Marcel Proust et les siens (Plon, 1981), p.197 ↩︎
  2. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/la-boite-de-pandore-suzy-mante-proust-1ere-diffusion-25–06-1971–8633594 ↩︎
  3. Les archives secrètes de Marcel Proust, Conférence de Luc Fraisse donnée à l’Académie de Montpellier, 2020, Bulletin de l’académie des sciences et des lettres, vol. 51, p.8 ↩︎
  4. Claude Francis, Fernande Gontier„ op. cit., p.206 ↩︎
  5. Archives départementales des Bouches-du-Rhône. Atteinte à la sûreté de l’État ou commerce avec l’ennemi : dossiers de non-lieux. 56W 77, milice.
    Gérard Mante doit répondre de son appartenance au Service d’Ordre Légionnaire et à la Milice. Il a selon son dossier et son témoignage été inscrit contre son gré aux deux organisations. S’il admet avoir porté l’insigne du S.O.L., il affirme n’avoir jamais “manifesté d’activité quelconque au sein de ce mouvement”. De nombreux amis et connaissances, dont Charles Munch, apportent leur témoignage et affirment que Gérard Mante ne peut être soupçonné de sympathie pour l’occupant ou le régime de Vichy. ↩︎
  6. Avant Jean Santeuil et Contre Sainte Beuve, Suzy Mante-Proust et Bernard de Fallois avaient cependant publié, en 1950, Le Balzac de M. de Guermantes (avec une préface de B. de Fallois), extrait des cahiers inédits de Marcel Proust, avec quatre dessins de l’auteur, chez Ides et Calendes (Lausanne). ↩︎
  7. Luc Fraisse, op.cit, p.10. ↩︎
  8. Pascal Jardin, Guerre après Guerre (Grasset, Cahiers Rouges, 1995) p.245 ↩︎
  9. Ms 8505/1. Papiers d’André Maurois et de Simone André-Maurois, Bibliothèque de l’Institut. Je remercie ici l’exécuteur testamentaire de Bernard de Fallois, qui m’autorise à publier cette lettre en intégralité, dont j’ai assuré la transcription. ↩︎
  10. Il s’agit évidemment de Jean Santeuil. ↩︎
  11. Jean Santeuil sera bien préfacé par André Maurois. ↩︎
  12. Bernard de Fallois fait allusion à la biographie de Proust par André Maurois, À la recherche de Marcel Proust, parue chez Hachette en 1949. ↩︎
  13. Le dossier “ACHAT 23 894” est librement accessible à la BnF. ↩︎
  14. Le dossier “ACHAT 26 803” est librement accessible à la BnF. ↩︎
  15. Luc Fraisse, op.cit., p.11 ↩︎
  16. Le Mystérieux Correspondant (Folio classiques, 2021) note sur l’édition, p.XX ↩︎
  17. Ibid. ↩︎
  18. Une lettre de Bernard de Fallois à Henri Poulain du 18 janvier 1949, dans laquelle il dit collectionner les lettres inédites de Proust, donne davantage de poids à cette information. Elle se trouve aux Archives nationales, cote 811AP (en consultation libre ; reproduction soumise à autorisation). Cette probabilité a également été évoquée par l’ami de Bernard de Fallois, Jean-Claude Casanova, lors d’un entretien le 19 septembre 2025. Mon interlocuteur reconnaît cependant qu’aucun document d’achat officiel n’a pu le confirmer. ↩︎
  19.  Cette histoire reste un mystère. Les différentes hypothèses sont fragiles. ↩︎
  20.  Lire à ce sujet “Le Mystérieux Correspondant et autres nouvelles inédites : Jean-Yves Tadié sur un pâle adolescent nommé Marcel Proust », Le Monde, 17 octobre 2019. ↩︎
  21. Article 2276 alinéa 1er du Code civil. ↩︎
  22. J’emprunte ce descriptif partiel à l’article de Guillaume Fau et Olivier Wagner, Souscription Proust, paru dans Chroniques n°104, septembre-décembre 2025, p.30. ↩︎
  23. Ibid. ↩︎
  24.  L’acronyme BDF peut tout aussi bien désigner Bernard de Fallois que la Banque de France. ↩︎
  25. « L’histoire d’un roman est un roman », entretien de Bernard de Fallois avec Nathalie Mauriac Dyer, Genesis, 2013 ↩︎

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