Emmanuel Berl entre Proust et Modiano, sous les feux de la chasse Harcourt
Septième épisode de la série mensuelle « Autour de Proust avec le studio Harcourt », avec Emmanuel Berl, un lointain cousin de Marcel Proust qui fait l’objet d’un culte discret, auquel Patrick Modiano n’est pas totalement étranger.
Emmanuel Berl est né au Vésinet le 2 août 1892 et il est décédé le 22 septembre 1976 à Paris. Le fichier des archives du studio Harcourt indique que les portraits conservés, au moins 3 pour la même séance, datent du 17 juin 1952 : Berl approchait alors de la soixantaine. L’écrivain avait déjà accompli une partie de sa traversée du siècle et presque achevé sa vie, les deux durées se superposant chez ceux qui font débuter leur existence avec le siècle pour l’achever avec lui. Cette coïncidence du temps historique et du temps personnel fait de cet oublié un témoin capital et une clé pour la vie et l’œuvre de Proust.
De la Grande Guerre aux discours de Pétain
De fait, le destin de Berl se trouve plusieurs fois lié à l’histoire du XXe siècle : en 1914 il fait tout pour aller rapidement au front, dont il revient assez vite tuberculeux, réformé et pacifiste ; c’est un temps où il est aussi un visiteur du 102 boulevard Haussmann, où Proust le reçoit régulièrement jusqu’à leur brouille définitive. L’entre-deux-guerres le voit devenir journaliste, fondateur avec Drieu La Rochelle de l’éphémère Les Derniers Jours dont le premier article a pour titre « Tout est foutu. » Tout le sera bientôt. Dans la débâcle de 1940, Berl enfoncera le dernier clou du cercueil du « monde d’hier » en participant à la rédaction des deux premiers discours de Pétain. En se faisant la voix de celui qui entraine le pays dans la voie de la Collaboration, il ne sait pas qu’il scelle le destin tragique de dizaines de milliers de juifs de France qui comme lui, comme Swann, comme Haas, se sont assimilés au cours du XIXe siècle au peuple français dont on les détachera brutalement pour les assassiner. Il expliquera que l’antisémitisme était devenu si banal qu’il le pensait inoffensif et qu’il n’en a compris le danger qu’avec Hitler, quand il était trop tard. Berl a beau expliquer que le contexte des discours de Bordeaux des 23 et 25 juin, qui suivent l’armistice, est différent de celui du 10 juillet, qui acte la fin de la République et la naissance de l’État français, nos évidences modernes sont contre lui.
Quelque chose de l’Oncle Sam
Cette position ambigüe et difficile à saisir face à un grand moment de l’histoire on pourrait la retrouver dans les deux portraits Harcourt numérisés. Sur l’un, reproduit plus haut, Berl fixe droit dans les yeux qui le regarde, un léger sourire aux lèvres, avec un air de défi à la fois ironique et bienveillant pour qui le jugerait. Il y a quelque chose en lui de l’Oncle Sam et on s’attend à le voir pointer un doigt impératif porteur d’une exigence : « et toi, dis-moi, qu’aurais-tu fait ? ». L’image montre aussi que cet écrivain de l’introspection intime et collective – il écrit autant d’autobiographies que d’essais politiques et historiques qui interrogent son temps – assume son acte et ne craint pas de se regarder en face. Le nœud papillon est légèrement de travers, le col de la chemise empiète à sa droite sur celui de la veste, rejetée dans le flou, le buste est de guingois, comme pour signifier que rien n’est stable chez cet homme qui penche. Ce n’est peut-être pas un hasard si le célèbre sfumato des fonds du studio Harcourt est ici remplacé par un blanc cru, comme le symbole d’une transparence. L’éclairage qui met le visage en pleine lumière va dans ce sens, seule une ombre légère obscurcit le haut de l’épaule gauche et le nœud papillon.
Le deuxième portrait est plus conforme à l’esthétique Harcourt. On y retrouve ce gris dégradé et flou caractéristique qui manque dans l’autre cliché. Pris de trois quarts, Berl regarde vers la gauche du spectateur, comme tourné vers un passé qu’il contemple avec nostalgie et même gourmandise, habité par la « présence des morts ». Encore faut-il un peu connaître Berl pour que l’effet Koulechov opère, et qu’on prête au photographe l’intention de traduire par l’image le désir de Berl de disparaître à son tour pour rejoindre ses disparus.
« Ma vie ne ressemble pas à ma vie »
Berl, dont la vie a été résumée par Drieu La Rochelle : « fiançailles, divorce, aventures » ne se laisse pas faire par le glamour photographique, il n’accorde ni son corps ni son visage aux sunlights de la chasse Harcourt. Devant ces deux images on songe à l’incipit de Sylvia, sans doute le plus connu de ses textes : « Ma vie ne ressemble pas à ma vie1. » Si ces photos ne lui ressemblent pas, c’est sans doute qu’il n’existe pas vraiment : « Suis-je tellement assuré de ma propre personne2 ? » se demande Berl dans son deuxième livre, Méditation sur un amour défunt.
Le culte des morts, et particulièrement celui de sa mère, disparue quand Emmanuel Berl était encore adolescent, est l’une de choses qui le rapprochent de Proust dont il fait la connaissance au cours de la guerre par Mary Duclaux, écrivaine et traductrice (qui signala Swann dans le Time Litterary Supplement du 4 décembre 19133), sa marraine de guerre, qui lui envoie Sésame et les lys dans la traduction de Proust. Berl lui écrit qu’il en aime la préface, la lettre est communiquée à Proust qui envoie à son jeune admirateur Du côté de chez Swann ; une correspondance s’établit entre les deux hommes. Des nombreuses et « énormes » lettres envoyées par Proust au front peu subsisteront. Parmi celles qui ont disparu dans la boue des tranchées, « une de soixante-quinze pages sur l’amour et la jalousie4. » Berl était persuadé qu’« avec générosité, il [Proust] faisait des espèces de brouillons de son propre livre et qu’il les [lui] envoyait en cadeau5 ». À partir de 1917, Berl, réformé, rend régulièrement visite à Proust, trois fois par semaine selon l’intéressé, « dans un Paris étrange, menacé par les Berthas6 ». La fréquence des visites – étonnante pour qui sait à quel point Proust recevait difficilement – est compensée avec modestie par Berl : « Malgré les raffinements de sa politesse, il ne m’a pas laissé une seconde l’illusion qu’il aurait accepté de perdre son temps avec moi, n’eût été ce devoir de prédication auquel j’ai eu le sentiment qu’il se jugeait astreint7. » Proust lui apparaît comme « un philosophe oriental qui vivait sa doctrine et doctrinait sa vie8 », un être en qui homme et œuvre fusionnent et se confondent : « il parlait comme il écrivait, sa maladie faisait une même chose avec sa méditation9 ». Pour autant, le solipsisme de Proust, cette idée que chaque sujet est seul, enfermé en lui-même, et sa théorie des passions apparaissent à Berl comme des « vérités de baccalauréat » dont l’écrivain a fait « des articles de foi10 ».
L’amour, la jalousie, les pantoufles
Les thèmes des prêches proustiens concernent toujours « les choses fondamentales : la communication [entre les êtres], l’amour, l’amitié, la littérature11. » L’amitié, constate Berl, Proust, « pour en démasquer l’imposture, il ne la ressentait pas avec moins de force, et ne la pratiquait pas avec moins de fidélité12 », ce qui, au passage, témoigne que l’homme était moins entier que Berl ne le présente dans les mêmes pages. À propos de l’amour, des tensions vont apparaître entre les deux hommes. Proust « considérait que l’amour ne pouvait être que malheureux, qu’il ne pouvait engendrer que la jalousie13, » Berl lui rétorque : « vous ne faites, en somme, aucune différence entre l’onanisme et l’amour14 ». Proust est mécontent de ce jugement et la brouille intervient lorsque Berl retrouve celle qu’il nomme Sylvia, son amour de jeunesse, et a l’espoir de l’épouser. Proust le met en garde contre le fait que Sylvia, revenue dans sa vie, vienne s’interposer entre lui et son amour pour elle, alors que le jeune homme ne voit pas de différence entre Sylvia et l’amour qu’il lui porte15. Lorsque Proust affirme que le mieux serait qu’au lieu de retrouver Sylvia il la trouvât morte16, la conversation s’envenime. Berl décrit Proust : « ses joues avaient l’air prises dans la pulpe d’un légume mûri en cave, son visage de dieu sumérien, mécontent quoi que calme17 ». Le figure de l’idole se fendille : « le liège des murs, l’odeur de la chambre, le désordre des meubles, tout me parut faux jusqu’à l’absurde. Lui-même, était-ce un monstre18 ? » Proust livide, quitte la chambre pour son cabinet de toilette, il doit se préparer pour sortir, Berl remarque alors que « ses yeux étincell[ent] de fureur » et que ce malade est d’une vigueur qu’il ne soupçonnait pas. Tout dans le physique de cet homme au bord d’une crise de colère violente lui semble soudain d’une puissance supérieure à celle du jeune homme de vingt-cinq ans qui lui fait face : « ses cheveux étaient beaucoup plus noirs et plus épais que les miens, ses dents plus solides, sa mâchoire plus lourde […] sa poitrine, bombée par l’asthme sans doute, faisait ressortir la largeur de ses épaules. S’il fallait en venir aux mains, comme je le crus une seconde, je n’étais pas du tout sûr de parier pour moi19. » La dispute se fait de plus en plus violente, jusqu’au moment où, au comble de la colère, Proust dit à Berl qu’il est bête et le chasse en lui jetant à la figure un tombereau d’insultes et… ses pantoufles.
Modiano : « Berl me relie à Proust »
La scène est racontée dans Sylvia et on peut entendre Berl la rapporter à Roger Stéphane dans une des vidéos projetées dans le grenier de la maison restaurée de Tante Léonie, à Illiers-Combray. Berl en parle aussi dans l’entretien avec Jean d’Ormesson et y fait allusion dans l’Interrogatoire mené par Patrick Modiano20. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, plus tard, Berl, devenu le mari de Mireille – elle-même photographiée par Harcourt – reçoit ses jeunes visiteurs en pantoufles et pyjama, comme pour se poser en double du maître, dans le Temps. Les deux écrivains qui l’ont interrogé et ont transmis sa parole prolongent d’ailleurs, chacun à sa manière, deux côtés de la personnalité de Berl : à Jean d’Ormesson, une certain clinquant, le glissement du pouvoir de l’aristocratie vers celui des médias, une posture de pitre savant qui vire au vieux beau quand l’âge vient21 ; à Patrick Modiano, les faux-semblants de la judéité, « la présence des morts » et leur absence que rien ne comble, la fascination pour les noms, l’impossibilité à retrouver le passé, à l’unifier.
« Berl me relie à Proust » remarque d’ailleurs Modiano dans la préface d’Interrogatoire. Il y affirme aussi : « En face de Berl, je retourne à mes préoccupations : le temps, le passé, la mémoire. Il les ravive, ces préoccupations. Il m’encourage dans mon dessein : me créer un passé et une mémoire avec le passé et la mémoire des autres22. »
Déjà-vu et voyage dans le temps
Bien avant de connaître ces lignes, en lisant, un soir, Sylvia, j’ai éprouvé la sensation qu’évoquent la plupart des romans de Modiano, celle d’un déjà-vu et d’un voyage dans le temps. Un homme venait de retrouver, par son prénom, le souvenir d’une femme qu’il avait aimée, perdue, cherchée, et elle surgissait de nouveau dans Paris, ses monuments et sa nuit. Je suis persuadé que l’impression tenait au texte lui-même, mais aussi à la texture et à l’odeur du papier passé, vieilli, poussiéreux, à l’exemplaire de la première édition sur lequel je lisais ces lignes. C’était à mon tour de faire un saut dans le temps, non pas le mien, mais celui de la littérature du XXe siècle, de trouver en Berl, le Modiano qui venait d’avoir le prix Nobel et, derrière lui, Proust ; une chaîne apparaissait qui reliait le romancier de la mémoire qui fonde la littérature française du XXe siècle à celui d’aujourd’hui.
En lisant dans Présence des morts, le chapitre consacré à Betty, c’est la même impression de se trouver en terrain connu qui m’a étreint : une femme dont on se souvient à peine, par personne interposée, qui ressurgit soudain, sur laquelle on enquête, sans rient trouver, un souvenir qui n’en est pas un et révèle l’oubli, le vide, l’absence ; le manque, qui met au jour le délitement de toute vie et son échec à s’assurer de l’existence de son propre moi.
Refaire le même livre
Berl m’apparaît comme l’enfant que Proust a eu avec les surréalistes : il emprunte aux uns l’errance urbaine et le hasard objectif, à l’autre ses méditations sur l’amour et sur la mémoire, sur l’oubli des deux, il est sensible à ce qui échappe à la raison et a une ouverture presque cartésienne aux phénomènes surnaturels, cette postulation que c’est à l’intelligence qu’il revient de dire que l’intuition doit occuper la première place23. Plusieurs de ces thèmes présents chez Proust et passés par Berl, Modiano en opère le déploiement, il les questionne, les tourne et le retourne, de roman en roman.
La manière dont Modiano semble toujours refaire le même livre tient d’ailleurs à la fois de Berl et Proust. Le premier refait Méditation sur un amour défunt dans Sylvia et Sylvia dans Présence des morts ; le second refait « Un Amour de Swann » dans « Autour de Mme Swann », puis dans « Noms de pays : le pays », puis dans La Prisonnière, qu’il refait dans Albertine disparue, sans parler des brouillons qui sont autant d’espaces où le roman se refait en se faisant.
La résurrection impossible du passé
La mémoire est une autre plaque tournante des trois œuvres. Modiano reprend à Berl l’idée que le passé ne se reconstruit pas, sinon par îlots détachés les uns des autres, sans unité possible :
« La parcelle de mon passé que je croyais revivre, je ne peux même pas l’atteindre, elle se situe au-delà de ma mémoire ; le cliché n’est pas seulement retouché, il est brouillé ; on a omis de retirer la plaque ; on a pris sur elle d’autres photos ; rien ne le restaurera, dans son état premier. Rien, pas plus une brise marine que la saveur d’un gâteau. Mon émotion présente est différente, radicalement, de celle à quoi elle se réfère24. » Il en va de même chez Modiano, sans que cela soit théorisé, mais seulement vécu par les personnages et par le lecteur qui est face à un texte dont le tissu se délite en permanence, un patchwork de mémoire dont aucune des pièces de tissu qui le compose ne tient aux autres. Derrière cet échec de la mémoire et de l’écriture à refonder l’unité du passé, il y a pourtant le mythe proustien de la madeleine, auquel Berl fait allusion et qu’il réécrit dans À contretemps :
« Comme, pour Proust, grâce à la petite madeleine, Combray ressuscite, la consistance et la saveur d’une meringue m’ont rappelé Nemours […]. J’ai revu soudain, très nettement, le quai, le pont qui traversait le Loing, la rue qui prolongeait le pont perpendiculaire au quai, le trottoir de gauche de la rue, la pâtisserie où j’allais chaque dimanche matin avec ma cousine Lisette acheter des petites meringues, les unes blanches, à la vanille, les autres brunes, au café ; je sens même la consistance des boîtes en carton superposées dans lesquelles la marchande les rangeait. Je les tenais par le fond, crainte que la ficelle un peu trop mince qui les fermait ne craque. Mais cette pâtisserie étalait, je suppose, d’autres gâteaux — je ne les revois pas, non plus que d’autres boutiques, elles existaient pourtant. Il me semble apercevoir, mais bien terne et indécise, une boucherie. […] Combien y avait-il à Combray de maisons, de magasins que la petite madeleine n’a pu restaurer25 ? ».
Comme dans ce passage de Berl, la résurrection imparfaite et donc impossible du passé qui hante les romans et les narrateurs de Modiano – et l’écrivain lui-même dans les plus autobiographiques de ses écrits26 – ne prend son sens qu’en regard du modèle proustien devenu un « lieu de mémoire27 ».
Habités par le fantôme du judaïsme
Le détour par Berl permet également de mettre en relief la place de la judéité dans l’œuvre de Modiano et de souligner ses liens avec Proust. Les trois écrivains sont habités par ce que Kafka nomme dans Lettre au père, un « fantôme de judaïsme », cette pratique très distante de bien des juifs assimilés au tournant du siècle. Ce fantôme, chez Modiano, c’est bien entendu le père, juif mais collaborateur, agent du marché Noir, figure interlope qui traverse les romans comme une ombre angoissante, celle d’un passé qui ne passe pas. Cette figure s’éclaire si on la rapproche de Berl, dont on a vu le rôle qu’il a joué dans ce qui marque la fin sans retour du judaïsme heureux en France. Berl raconte avoir découvert son judaïsme à la faveur d’une mauvaise blague antisémite racontée par un des garçons avec qui il joue aux barres au Champs-Élysées28, situation triplement proustienne, par le jeu, le lieu et par la figure du juif « heureux comme dieu en France29 » incarné par Swann dans ce même jardin. Berl relie ainsi le personnage de Proust à celui de Modiano, le juif totalement assimilé à celui dont l’Histoire a fait un paria, un errant au sein de sa propre famille et dont le fils tente de recoller les fragments d’une identité brisée, héritier innocent et pourtant coupable.
Rapprocher Proust et Modiano peut paraître surprenant, même incongru tant le style, la nature et la structure de l’œuvre, la pratique du roman sont différents, tant le temps et l’Histoire ont passé de l’un à l’autre, on pourrait cependant multiplier les points de rapprochement entre les deux écrivains. Cela dessinerait une histoire littéraire « à large ouverture de compas30 ». Elle montrerait comment les livres mineurs et oubliés d’Emmanuel Berl assurent le lien entre deux œuvres majeures de la littérature française qu’un peu moins d’un siècle sépare, elle permet d’éclairer réciproquement les deux œuvres, mieux que les projecteurs des studio Harcourt n’ont éclairé le visage insaisissable de l’écrivain.
- Emmanuel Berl, Sylvia, Paris, Gallimard, L’Imaginaire, 2018 [1952], p. 9. ↩︎
- Emmanuel Berl, Méditation sur un amour défunt, Paris, Grasset, 1925, p. 32. ↩︎
- Comme le rappelle Michel Erman dans son article consacré à Berl dans Cercle des Amis de Marcel Proust III, Honoré Champion, 2021, p. 77 ↩︎
- Emmanuel Berl, Interrogatoire, par Patrick Modiano, suivi de « Il fait beau allons au cimetière », Paris, Gallimard, Témoins, 1976, p. 27. ↩︎
- Interrogatoire, p. 27. ↩︎
- Ibid. ↩︎
- Sylvia, p. 94. ↩︎
- Ibid. ↩︎
- Sylvia, p. 95. ↩︎
- Ibid. ↩︎
- Interrogatoire, p. 28. ↩︎
- Sylvia, p. 96 ↩︎
- Interrogatoire, p. 29. ↩︎
- Ibid. ↩︎
- Sylvia, p. 107–108. ↩︎
- Sylvia, p. 108. Interrogatoire, p. 31. ↩︎
- Sylvia, p. 108. ↩︎
- Ibid. ↩︎
- Sylvia, p. et Interrogatoire p. 28 : « j’avais vingt-cinq ans à l’époque et je ne suis pas sûr que j’aurais eu le dessus si nous nous étions battus ». ↩︎
- Sylvia, p. 111, qui en donne une version métaphorique : « il lançait les injures comme des pantoufles par la porte du cabinet de toilette ». Voir également, Jean d’Ormesson, « Entretien avec Emmanuel Berl », Les Grandes Heures, Radio France, INA et Interrogatoire, p. 30–31. ↩︎
- Ce glissement décrit par Proust à travers Mme Verdurin est très bien analysé par Catherine Bidou Zachariasen, Proust sociologue, Paris, Descartes et Cie., 1997. ↩︎
- Patrick Modiano, « préface » in Emmanuel Berl, Interrogatoire op. cit., p. 9. ↩︎
- Marcel Proust, Essais, Antoine Compagnon (dir.), Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2021, p. 700. ↩︎
- Emmanuel Berl, Présence des morts, Paris, Gallimard, L’Imaginaire, 2019 [1956], p. 61 ↩︎
- Emmanuel Berl, À contretemps, Paris, Gallimard, 1969, p. 49–50. ↩︎
- Bruno Blanckeman, Lire Patrick Modiano, Paris, Armand Colin, écrivains au présent, 2009. ↩︎
- Antoine Compagnon, « La Recherche du temps perdu de Marcel Proust », Les Lieux de Mémoire, T. III, Les France, vol. 2 « traditions », Paris, Gallimard, Bibliothèque illustrée des histoires, 1992, p. 927. ↩︎
- Sylvia, p. 172. ↩︎
- « Marcel Proust un roman juif », L’Arche, n° 692, mars-avril 2022. ↩︎
- C’est le travail entrepris par Jamila Hamidi dans sa thèse en cours, « Le tissu biographique dans les œuvres de Marcel Proust et Patrick Modiano » inscrite à l’université d’Aix-Marseille » ↩︎
2 Comments
gisele Prevost- Avenati · 19 juillet 2024 at 16 h 53 min
Passionnant. Dans son discours à la remise du prix Nobel, Modiano évoque sa filiation à Proust mais l’enfant de Proust avec les surréalistes est une formidable découverte. Merci
Catherine Thévenet · 23 juillet 2024 at 10 h 21 min
Merci pour votre bel article qui fait de Berl le lien entre Proust et Modiano. La parenté entre l’auteur de la Recherche et celui de Pedigree est pour moi évidente, notamment dans Chevreuse, roman auquel j’ai consacré un billet sur mon blog ex-libris.over-blog.com :
https://ex-libris.over-blog.com/2022/01/chevreuse-modiano-a-la-recherche-de-proust.html