Maman de Michel Schneider

Published by Nicolas Ragonneau on

CRITIQUE EN UNE PHRASE. Maman de Michel Schneider (Gallimard, l’Un et l’Autre, 1999 ; Folio, 2005).

Couverture du Folio Maman de Micel Schneider

La Recherche vue comme les tendres sentiments filiaux d’un matricide : voilà le tour de force réussi par Michel Schneider dans ce livre très personnel truffé de trouvailles scandaleuses, poétiques, incroyables (la présence récurrente par exemple de la syllabe ER dans la Recherche, à la fois dans les prénoms et dans les titres !) drôles et étranges, celui de proposer une lecture de l’œuvre et de la personnalité de Marcel Proust à l’aune quasi exclusive de ses rapports ambivalents avec sa mère, une lecture psychanalytique mais sans dogme ni amphigouri, loin des clichés freudiens d’un Œdipe facile (ici, on serait plutôt dans l’Œdeep) ; certes l’amour entre Maman et son petit loup était incommensurable, certes Maman n’ignorait rien de l’inversion du fils mais faisait comme si elle ne savait pas, certes la littérature et la langue étaient comme un pacte dont le frère et le père étaient exclus, mais pourtant il fallait que la mère meure pour que le petit Marcel devienne le grand Proust… et la Recherche n’est alors qu’une immense lettre d’amour et de haine, un long trait assassin qui émancipe définitivement le fils de cette génitrice attentive mais castratrice.


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