L’Auteur, L’Autre de Michel Schneider
CRITIQUE EN UNE PHRASE. L’Auteur, l’Autre Proust et son double de Michel Schneider (Gallimard, 2014, prix de la Madeleine d’Or 2015).
Après Maman paru en 1999, Michel Schneider revient à Proust avec un nouveau livre vertigineux et dont le prétexte seul est déjà exceptionnel : exhumant un texte inédit de Proust (L’Esthétique de Marcel Proust) que celui-ci aurait voulu publier en 1921 pour commenter au mieux son roman, mais sous le nom d’un jeune lecteur inconnu qui était son correspondant, Thiébault Sisson (« Proust par Proust, mais sans son nom » comme le dit Schneider), il livre une réflexion magistrale sur l’usage des masques, des reflets, des ombres, des hétéronymes et des diffractions dans la Recherche et révèle tout un jeu (un je) baroque inexploré, qui est l’espace même du roman et qui finit par une émouvante confession autobiographique, presque un testament : « la vie est trop longue et Proust trop court, et c’était perdre mon temps que de me coucher de bonne heure ou de sortir, voir du monde, aimer à loisir, plutôt que de le lire ».
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Dub · 11 juillet 2024 at 8 h 19 min
Passionnant comme dab , je bascule dans rêveurs