Le manteau de Fortuny de Gérard Macé
CRITIQUE EN UNE PHRASE. Le manteau de Fortuny de Gérard Macé (Gallimard, 1987 ; Le bruit du temps, 2014).
La lourde étoffe de la mémoire ou le réseau gracile, complexe et mouvant des souvenirs de lecture ou de voyage, le fil de la métaphore qui se dévide au propre comme au figuré, l’Orient des Mille et une nuits et celui des contes persans qu’Adrien Proust rêvait d’écrire, le manteau d’Albertine et la robe de Peau-d’Âne (couleur du Temps), les rêves baroques et les infinies inventions du fils génial de Venise — ce Fortuny, seul artiste réel et vivant de la Recherche qui est lui-même une tapisserie cosmopolite — : telle est l’image en surimpressions que le démon de l’analogie (une périphrase proustienne désignant assez bien Gérard Macé) révèle à la lecture du Manteau de Fortuny, (ou celle des premiers tableaux de François Rouan, quand l’entrelacs de la toile fait naître des motifs et des reliefs inédits dans une tenture qui est aussi un coffret), un des livres les plus originaux de la littérature proustienne et dont l’épilogue est aussi audacieux qu’inoubliable.
1 Comment
Guz · 14 janvier 2020 at 8 h 39 min
Merci beaucoup. Comme d’habitude vous suscitez la curiosité et l’envie.
Bonne Continuation.