Selon Stéphane Mallarmé
Le professeur Paul Strocmer poursuit son travail de diffusion des inédits qu’il a mis des années à réunir. Voici un très beau sonnet, hermétique à souhait, de Stéphane Mallarmé — un auteur avec lequel Marcel Proust a entretenu des relations assez ambivalentes.
En ces jours oubliés d’un printemps maladif
Où de l’amer repos la torpeur insipide
Suscite, en le volet ouvert, l’horreur d’un vide,
Que dire à ce passant qu’abolit un pas vif ?
Maint signe partagé au couchant des oisifs
Chu d’un volet, claquant des mains, pour l’impavide
Exténué sauveur qu’orne un double bifide
Suffira-t-il à fuir nos sorts définitifs ?
Un homme confiné se souvient du Covide
Dix-neuf, bien qu’au seul nom de Coronavirus
Son heur déjà pâli s’enlaidît d’une ride !
Mais le calme des voies où manque l’autobus
L’angoisse en ce minuit : l’absence de tout signe
Le ramène aux écrans que notre ennui désigne.
1 Comment
ronsmans · 28 mars 2020 at 23 h 45 min
Ah l’habile pseudépigraphe que voilà. Mes compliments cher Professeur Strocmer