Selon Jean Racine
Jean Racine est l’auteur le plus cité d’À la recherche du temps perdu. Marcel Proust aurait sans douté été ému par ce fragment inédit de Bérénice, retrouvé, comble d’ironie pour le janséniste qu’était Racine, dans les archives d’un cloître jésuite par le professeur Strocmer. Ce fétichiste du manuscrit le dévoile pour la toute première fois.
BÉRÉNICE
Souffrez, seigneur, souffrez qu’en ce confinement
Que la rigueur d’un prince impose à nos moments
Titus à Bérénice épargne des blessures !
TITUS
Madame, entendez-moi : sans plus de confiture
Voulez-vous qu’au dehors s’aventurant Titus
Il s’affronte aux dangers du Coronavirus ?
BÉRÉNICE
Rome eût pu l’ordonner, Rome, et non Bérénice !
TITUS
Cruelle, faudra-t-il que pour vous j’aille à Nice ?
ARSACE, l’interrompant.
Nice est fermée, seigneur. On dit que d’un décret
Du funeste Estrosi nous subissons l’effet.
BÉRÉNICE
Hélas !
1 Comment
Madame Sans-Gêne · 10 avril 2020 at 10 h 43 min
Cher monsieur Strocmer,
Décidément vos pastiches me font sortir de la niche. Quel plaisir, quel délice d’observer Titus mis à distance par Bérénice. C’est malin. Titus marche à fond de train.
Rosalie, Proute!ologue des Lumières, disait : » En amour il n’y a point de lois méta-physiques, chacuns et chacunes ont le choix de ce qui les excite. » Et pour contrebalancer Racine, pourtant cher à son coeur, elle évoquait le match de la blanchisseuse Catherine et de son sergent pendant les événements :
« Eh bien alors ! J’ėtions pas pus tôt dans c’bal, qu’un mauvais gars s’campe devant moi, l’chapeau su’la trogne, et qu’était laid, non mais qu’était laid ! (…) L’orang dégoûtant ! « Voulez vous t’y danser avec moi une fricassée ? qu’y m’dit- Non ! qu’j’y dit (…)- C’te mijaurėe ! C’te pėcore ! C’te bėgueule ! » Il n’avait pas dit « gueule », qu’y tombait sur la sienne une giboulée ! (…) C’était mon Lefebvre qui y collait ça en criant « la v’là ta fricassée ! » Là dessus, y m’fait son invitation, en militaire qui a d’l’éducation et l’usage du sesque ! Et vous pensez si j’ai pris plaisir à s’couer le cotillon avec lui ! »
Bien à vous,
Madame Sans-Gêne